Depuis plusieurs années, force est de constater que les catastrophes naturelles se multiplient et produisent des effets de plus en plus dévastateurs. Pourtant les risques naturels ne mènent pas nécessairement à des catastrophes, étant donné que ces dernières résultent largement de l’impact des aléas naturels sur des systèmes sociaux vulnérables. Les catastrophes peuvent donc être endiguées voire prévenues grâce à des interventions destinées à réduire la vulnérabilité des populations et des infrastructures. Aux catastrophes naturelles s’ajoutent les crises causées par l’homme comme les conflits armés, les crises politiques, ethniques ou religieuses violentes, qui comportent leurs lots de victimes, de réfugiés et de déplacés internes. Devant ce constat, la nécessité de prendre les mesures adéquates pour prévenir ou du moins diminuer les conséquences des catastrophes naturelles et des crises causées par l’homme est une évidence.
La prévention constitue ainsi le troisième pilier de l’action humanitaire luxembourgeoise et intervient en amont, mais aussi en aval des phases d’aide d’urgence et de reconstruction, de transition et de réhabilitation. La Coopération luxembourgeoise s’engage à consacrer au moins 5% de son budget humanitaire au financement d’actions dans le domaine de la prévention.
Tout comme durant les phases d’aide d’urgence, de réhabilitation et de reconstruction, la Coopération luxembourgeoise porte de l’attention aux questions environnementales dans le contexte de la prévention et de la préparation aux catastrophes naturelles et tout particulièrement à la question de l’adaptation au changement climatique et de son intégration dans les actions projetées. Cette approche se traduit notamment par une gestion durable des ressources naturelles afin de lutter contre des phénomènes comme l’érosion ou les inondations, qui peuvent mener à des catastrophes.
Soucieuse d’une meilleure prise en compte des activités de prévention, la Coopération luxembourgeoise encourage les ONG actives dans le domaine de l’aide humanitaire à affecter au moins 5% des contributions luxembourgeoises à des programmes de prévention ou de réduction des risques de crises humanitaires. Ainsi, les projets des ONG financés en 2010 dans le domaine de la prévention concernaient avant tout le renforcement des capacités de gestion des risques au niveau local et régional, l’appui à la mise en œuvre des stratégies nationales ou régionales de prévention et de gestion des risques, la mise en place de plans de contingence, le pré-positionnement d’équipements de secours et de première nécessité ainsi que la sensibilisation et la préparation des populations vulnérables. Ces activités étaient généralement accompagnées de mesures visant à améliorer les moyens de subsistance des populations concernées, de sorte à les rendre économiquement et socialement plus résilientes.
De même, au niveau de ses trois principaux partenaires humanitaires internationaux, à savoir le CICR, le PAM et l’UNHCR, la Coopération luxembourgeoise a signé des mémorandums qui prévoient l’affectation de 5% des contributions luxembourgeoises à des activités dans le domaine de la prévention. Les activités ainsi financées en 2010 concernaient entre autres la promotion du droit international humanitaire, le pré-positionnement de matériel de secours et de moyens logistiques et le renforcement des capacités en matière d’adaptation au changement climatique.
Depuis 2006, la Coopération luxembourgeoise soutient le secrétariat de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (ISDR), qui sert de point focal au sein du système des Nations unies pour la coordination des activités de prévention et qui veille à la synergie entre les activités menées dans ce domaine par le système des Nations unies et les organisations régionales, respectivement avec d’autres activités socio-économiques et humanitaires. En 2010, la Coopération luxembourgeoise a fait une contribution de 250.000 euros au plan de travail biannuel (2010-2011) de l’ISDR qui prévoit les quatre axes suivants : intégration de l’adaptation au changement climatique dans la prévention des risques ; augmentation des investissements en matière de prévention ; meilleure préparation des villes, écoles et hôpitaux aux catastrophes ; renforcement du réseau international pour la prévention.
Par l'intermédiaire de la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR) de la Banque mondiale, la Coopération luxembourgeoise a cofinancé en 2010 des rapports d'évaluation des besoins après désastre (post-disaster needs assessment) en Haïti, au Pakistan et au Bénin. Ces rapports ont permis de dresser un état des lieux suite aux catastrophes qui ont frappé ces pays en 2010 et à tirer des leçons des évènements pour formuler des recommandations pour la reconstruction subséquente qui portent une attention toute particulière à la prévention des risques naturels. La Coopération luxembourgeoise a en outre contribué au financement des activités de soutien du GFDRR à une vingtaine de pays en développement particulièrement exposés visant le renforcement de leurs capacités de gestion des risques naturels. Ces activités concernaient l’évaluation, la réduction et le financement des risques, mais également des mesures d’adaptation au changement climatique.