La coopération luxembourgeoise au développement - Rapport annuel 2010

La crise financière mondiale a atteint le Salvador de plein fouet provoquant une contraction du RNB de plus de 1% en 2009, après une croissance de 4,70% en 2007 (la plus haute depuis dix ans). Malgré un regain de croissance de 1% en 2010, les estimations portent à 6,40% le nombre de Salvadoriens qui vivent avec moins de 1,25 dollar par jour, pour une population de 6,2 millions. 

En réponse à la crise économique le gouvernement Funes a dévoilé un Plan global anti-crise en juin 2009. Ce plan veille à protéger les plus démunis des effets de cette crise grâce à des transferts monétaires conditionnés et à la mise en place d’un système de protection sociale universelle, des mesures temporaires en faveur de l’emploi et un programme d’investissement concentré sur la santé, l’éducation et les infrastructures. Cependant, il semble que le taux d’imposition, qui reste peu élevé au Salvador, constitue un frein au financement de mesures sociales plus larges. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale ont signé un accord avec les autorités salvadoriennes portant sur une hausse de ce taux de 4% d’ici 2015, davantage d’investissements dans les programmes du secteur public et une réduction de la dette souveraine. 

Le gouvernement précédent avait mis en place, en 2006, un programme de lutte contre la pauvreté rurale appelé Red Solidaria. Ce programme, que le Luxembourg appuie toujours, a été élargi au monde urbain et s’appelle désormais « Programme d’appui aux communautés solidaires du Salvador ». C’est l’un des piliers du Système de protection sociale universelle, lui-même principal instrument du Plan quinquennal de développement 2010-2014 que le gouvernement considère comme un outil de développement destiné en même temps à construire l’unité nationale.

Les efforts du gouvernement ont porté des fruits et des résultats encourageants au niveau des OMD ont été obtenus. Cependant, ces progrès doivent être nuancés : dans de nombreux domaines il existe un écart considérable entre les niveaux d’amélioration des conditions de vie de la population urbaine, plus avantagée, et les zones rurales où la vulnérabilité reste élevée. Par ailleurs, le Salvador souffre de niveaux anormalement élevés de violence et de criminalité liées en partie au trafic de la drogue et les violences sexuelles, économiques et psychologiques dont sont victimes de nombreuses Salvadoriennes sont une source d’inquiétude pour la société toute entière. 

La délinquance, la violence et la criminalité sont autant d’obstacles à la construction d’un cercle vertueux de croissance et de développement durable. Si le Salvador veut atteindre les OMD d’ici 2015, l’accent devra être mis sur la lutte contre la vulnérabilité d’une grande partie de sa population et contre la violence et la criminalité dans l’ensemble de la société.