La Coopération Multilatérale

Le Luxembourg entretient des relations de coopération privilégiées avec six partenaires multilatéraux

La coopération multilatérale en 2010

Les impacts de la crise économique et financière ont continué de se faire ressentir dans les enceintes multilatérales au courant de l’année 2010. En effet, le financement du développement en général et la mise en œuvre des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ont connu des retards dus au fait que de nombreux bailleurs n’ont pas tenu leurs engagements et ont réduit le niveau de leurs contributions financières volontaires auprès des différentes organisations des Nations unies. Ces crises ont aussi amené le système onusien à se réformer davantage dans le secteur du développement afin d’assurer une utilisation plus efficace des contributions. La réforme du système des Nations unies dans le secteur du développement demeure une priorité et les questions ayant trait à la performance, l’efficacité, la responsabilité et la transparence sont plus que jamais à l’ordre du jour des conseils d’administration des fonds et programmes de l’ONU.

L’initiative « Unis dans l’action » (« Delivering as One ») de 2007 a comme objectif de mobiliser les efforts, les moyens d’action et les contributions de chacun pour mener une action cohérente à l’appui des efforts déployés par les pays en vue d’éliminer la pauvreté et de promouvoir la croissance économique et le développement durable. La vision repose sur quatre principes : un responsable unique ; un programme unique ; un cadre budgétaire unique ; et, le cas échéant, un bureau unique. Au cours de l’année écoulée, un processus d’évaluation indépendante a été lancé et viendra étayer l’examen général des activités opérationnelles de développement auquel procédera l’Assemblée générale en 2012. Les résultats de cette évaluation détermineront la voie à suivre par les organismes des Nations unies qui s’occupent du développement. Un groupe indépendant d’encadrement de l’évaluation supervisera l’ensemble du processus – transparent et ouvert à tous – et assurera le contrôle de la qualité.

Les effets du recul de la biodiversité et des changements climatiques sur le développement, notamment les sécheresses, les inondations et l’élévation du niveau des mers, risquent d’entraîner des pénuries alimentaires, une recrudescence des maladies vectorielles, des dommages aux infrastructures et de conduire à la détérioration des ressources naturelles dont les populations tirent leurs moyens de subsistance. C’est pour cette raison que les fonds et programmes des Nations unies tels que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) ou encore le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), interviennent souvent en première ligne dans la lutte contre le changement climatique et ses effets, par des initiatives visant à l’adaptation au changement climatique ou de mitigation pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. 

Dans le contexte de la cohérence d’ensemble du système des Nations unies, notons par ailleurs que l’Assemblée générale a établi en septembre 2010 une nouvelle entité « ONU Femmes » (« UN Women »), qui est chargée de renforcer les mécanismes institutionnels en faveur de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. Le Secrétaire général Ban Ki-moon a qualifié la création de tournant historique dans le contexte du renforcement de la cohérence du système des Nations unies. Ainsi, la création d’ONU Femmes s’inscrit dans le cadre de la réforme de l’ONU qui vise à regrouper les ressources et les mandats pour en renforcer l’impact. ONU Femmes est le résultat de la fusion de quatre composantes distinctes du système des Nations unies dédiées exclusivement à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et dont l’important travail sert de base à la nouvelle entité : la Division de la promotion de la femme (DAW) ; l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) ; le Bureau de la conseillère spéciale pour la problématique hommes-femmes (OSAGI) ; et le Fonds de développement des Nations unies pour la femme (UNIFEM).

ONU Femmes a principalement pour rôle d’appuyer des organes intergouvernementaux, tels que la Commission de la condition de la femme dans l’élaboration de politiques, de règles et de normes mondiales, d’aider les États membres à appliquer ces règles, et est prête à fournir un appui technique et financier aux pays qui le demandent et à forger des partenariats performants avec la société civile. ONU Femmes demande en outre des comptes au système des Nations unies sur ses propres engagements en faveur de l’égalité des sexes, avec notamment un suivi régulier des progrès enregistrés dans l’ensemble du système.

Tous les fonds et programmes de l’ONU font régulièrement état de leur conformité à l’« UN Transparency and Accountability Initiative (UNTA) ». Les huit objectifs de cette initiative sont : l’indépendance de l’organe interne de surveillance ; la remise de rapports d’audit internes et de contrôle aux États membres ; l’accès aux informations pertinentes sur les activités de l’organisation ; l’indépendance de l’organe chargé du respect des questions éthiques ; la protection des dénonciateurs ; la publication des informations financières ; le respect des Normes comptables internationales du secteur public (IPSAS) qui ont pour but d’améliorer la transparence et la responsabilité, ainsi que la comparabilité parmi les entités du secteur public. Les fonds et programmes de l’ONU (tels que le PNUD, l’UNICEF et l’UNHCR), les agences onusiennes (telles que la FAO, l’OACI, l’OIT, l’UNIDO, l’UNESCO et l’OMS) et les organisations sœurs (telles que l’AIEA, l’OPCW et l’OMC) ont visé leur conformité aux IPSAS, le 1er janvier 2010.