(de g. à dr.) Carole Dieschbourg, Romain Schneider, Xavier Bettel © ME
Les objectifs de développement durable
L’année 2015 a été celle des grands rendez-vous internationaux visant à reformuler les cadres définissant la coopération au développement et ses principaux objectifs.
La troisième conférence internationale sur le financement du développement s’est tenue du 13 au 16 juillet à Addis Abeba et a résulté en l’adoption du Programme d’action d’Addis Abeba sur le financement du développement (qui à son tour a été approuvé le 27 juillet par l’Assemblée générale des Nations unies). Ce programme d’action forge, selon le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, un nouveau partenariat mondial pour le financement du développement durable et établit des mesures incitatives pour des investissements dans des domaines clefs, tout en prévoyant un mécanisme adéquat de reddition des comptes.
Les États membres s’engagent notamment à renforcer la mobilisation des ressources publiques nationales, entre autres par le biais d’une amélioration de l’administration fiscale. Les pays développés ont réaffirmé leur engagement à atteindre l’objectif de consacrer 0,7 % de leur revenu national brut (RNB) à l’aide publique au développement, en affectant entre 0,15 % et 0,20 % de cette somme aux pays les moins avancés.
Le Luxembourg, qui était représenté par le ministre Romain Schneider, a activement contribué à la réitération de cet engagement, qui constitue une pierre angulaire de sa coopération nationale au développement. Le ministre a aussi été présent au lancement en marge de la conférence officielle de l’initiative d’Addis Abeba pour la fiscalité élaborée par l’OCDE et à laquelle le Luxembourg s’est associé, en complément des programmes « inspecteurs fiscaux sans frontières » de l’OCDE et « BEPS for development ».
Le Sommet des Nations unies du 25 au 27 septembre 2015, consacré à l’adoption du programme de développement pour l’après-2015, a adopté un document final intitulé « Transformer notre monde : le programme de développement durable à l’horizon 2030 ». Ce « plan d’action pour l’humanité, la planète et la prospérité » est le résultat de longues négociations préparatoires visant à reformuler de façon inclusive les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) devenus partiellement obsolètes. Cet agenda intègre les dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable par le biais de dix-sept Objectifs de développement durable (ODD), auxquels répondent 169 cibles concrètes. La lutte contre la faim et la pauvreté extrême reste l’objectif principal de cette liste, qui englobe tous les grands domaines du développement de façon holistique et intégrée. La portée des ODD est universelle, estompant les frontières entre pays développés et en voie de développement. Un volet de transposition nationale des ODD est d’ailleurs un des traits innovateurs de l’Agenda 2030, dont la mise en œuvre et le suivi devront être assurés par un forum politique à haut niveau annuel au sein de l’ECOSOC.
Voici la liste complète des Objectifs de développement durable :
Le gouvernement luxembourgeois était représenté au Sommet du 25 septembre par le Premier ministre Xavier Bettel et les ministres Romain Schneider et Carole Dieschbourg. Le souci constant du Luxembourg lors des négociations du document final a été d’obtenir un consensus ambitieux sur la portée et le financement des objectifs, en particulier dans des domaines où notre coopération au développement s’engage traditionnellement, comme la santé, l’éducation, le développement rural et l’égalité des genres. Nous avons également salué l’accent mis sur la gouvernance et le respect des droits humains.
Finalement, le troisième grand rendez-vous de l’année a été la conférence sur le climat (COP21) à Paris, qui a eu lieu du 30 novembre au 11 décembre. Lors de cette conférence, les ODD préalablement adoptés à New York ont été pris en compte dans leur dimension climatique et environnementale, en visant également une approche intégrée pour un développement durable.