L’année 2011 a été marquée entre autre par l’annonce d’une nouvelle crise alimentaire au Sahel (Burkina Faso)
L’année 2011 a été principalement marquée par la sécheresse dans les pays de la Corne d’Afrique, les crises politiques violentes en Libye et en Côte d’Ivoire, la triple catastrophe – tremblement de terre, tsunami et incident nucléaire – au Japon, et par l’annonce d’une nouvelle crise alimentaire et nutritionnelle dans le Sahel.
Au cours de l’année 2011, le Ministère a par ailleurs soutenu les interventions d’urgence de ses partenaires en faveur des populations affectées par une série de catastrophes de portée plus locale.
En réponse à la crise politique en Libye, le Ministère a versé 500.000 euros au CICR et 250.000 euros au HCR pour venir en aide aux populations affectées par les hostilités en Libye.
En réponse au tremblement de terre, au tsunami et aux radiations nucléaires au Japon, le Ministère a fait deux contributions à la Croix-Rouge japonaise d’un montant total de 250.000 euros.
Dans le contexte de la crise politique en Côte d’Ivoire, le Ministère a fait deux contributions d’un montant total de 198.000 euros pour venir en aide aux populations affectées par les affrontements : 70.000 euros en faveur de Handicap International Luxembourg pour un projet d’aide humanitaire en matière de soins essentiels de réadaptation physique des victimes de violences et 128.000 euros à l’ONG Care in Luxemburg pour deux projets dans le domaine de l’eau et de l’assainissement en faveur des populations déplacées victimes du conflit.
Le Ministère à également appuyé des projets d’aide d’urgence dans les pays suivants : Afghanistan, Bangladesh, Burundi, République centrafricaine, Colombie, République démocratique du Congo, République démocratique populaire de Corée, Dominique, Salvador, Guatemala, Inde, République démocratique lao, Lesotho, Liban (réfugiés), Monténégro, Namibie (réfugiés), Nicaragua, Territoires palestiniens occupés, Pérou, Philippines, Rwanda, Serbie, Soudan, Sri Lanka, Swaziland, Tadjikistan, Thaïlande (réfugiés birmans), Vanuatu, Vietnam et Yémen.
Au total, le Ministère a affecté 29.735.380 euros à l’assistance humanitaire d’urgence, alimentaire et non alimentaire confondue, ce qui représente 68,85% du budget total dédié à l’aide humanitaire en 2011.
Au cours de l’année 2011, après deux saisons de pluies médiocres consécutives, la Corne d’Afrique connaît la pire sécheresse depuis 60 ans. La situation des populations vulnérables confrontées à des récoltes insuffisantes et un cheptel décimé est exacerbée par la montée en flèche des prix des denrées alimentaires de base et par la recrudescence du conflit en Somalie. Du Kenya à la Somalie, en passant par Djibouti et l’Ethiopie, 13,3 millions de personnes, dont la moitié des enfants, ont besoin d’une assistance alimentaire et nutritionnelle d’urgence. Dans la région, 320.000 enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë. Au cours de l’année, l’ONU déclare officiellement l’état de famine dans certaines régions, notamment dans le sud et le centre de la Somalie où les populations sont à la fois les plus durement touchées et difficilement accessibles pour les acteurs humanitaires. Les pays avoisinants, comme l’Ouganda, le Soudan, le Soudan du Sud et le Tchad, souffrent également des conséquences de la famine et de la sécheresse. S’y ajoute que la combinaison fatale de la sécheresse, de l’insécurité et des violations systématiques des droits de l’homme contraint des centaines de milliers de Somaliens à s’enfuir dans les pays limitrophes, principalement au Kenya et en Ethiopie, dans des camps déjà surpeuplés. Ainsi, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), un quart de la population somalienne comptant 7,5 millions d’habitants est désormais soit déplacée interne soit réfugiée dans d’autres pays.
A compter du mois de mars, des contributions d’un montant total de près de 4 millions d’euros ont été faites en réponse à la crise alimentaire et nutritionnelle en Corne d’Afrique pour permettre à ses partenaires d’apporter une aide d’urgence aux populations les plus vulnérables. Le Ministère a soutenu les programmes régionaux du HCR à hauteur de 1,3 millions d’euros et du CICR à hauteur d’un million d’euros, a versé 500.000 euros au PAM pour appuyer l’assistance alimentaire d’urgence en Corne d’Afrique tandis que la Fondation Caritas Luxembourg a reçu des subsides de 300.000 euros pour mettre en œuvre quatre programmes en Somalie, au Kenya et en Ethiopie. UNICEF s’est par ailleurs vu allouer 250.000 euros pour soutenir les réfugiés somaliens au Kenya, Médecins sans frontières 250.000 euros pour un programme de récupération nutritionnelle en Ethiopie et Care in Luxemburg 200.000 euros pour un programme d’eau, assainissement et d’hygiène en Ethiopie. Le Ministère a financé un projet d’assistance alimentaire de SOS Villages d’enfants Monde Luxembourg dans la région de Gode en Ethiopie à hauteur de 143.514 euros. Finalement, le Ministère a soutenu un projet d’assistance alimentaire et nutritionnelle de la Croix-Rouge luxembourgeoise en Somalie par une contribution de 50.000 euros.
Dès l’été 2011, le Ministère a incité ses partenaires à soutenir les populations de cette région à plus long terme, pour leur permettre de reconstituer leurs moyens de subsistance et renforcer leur résilience, notamment à travers une réhabilitation durable du secteur agricole - 80% des habitants de la Corne d’Afrique vivent de l’agriculture – à travers l’amélioration des services de base (eau, assainissement, éducation, soins médicaux) et à travers une approche multisectorielle de lutte contre la malnutrition. De ce fait, le Ministère s’est engagé en date du 24 septembre 2011, à l’occasion du Sommet ministériel sur la Corne d’Afrique à New York, à continuer son soutien en faveur de cette région après la phase d’urgence et à financer des programmes de réhabilitation dans le domaine de l’agriculture, des services de base et de la lutte contre la malnutrition à hauteur de 1,5 millions d’euros au cours des années 2012 et 2013.
Dans les pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Nord du Cameroun et Nord du Nigéria), la sécheresse dévastatrice et les mauvaises récoltes ont été à l’origine de crises alimentaires et nutritionnelles en 2005, 2008 et 2010. En 2011, des pluies sporadiques, des récoltes insuffisantes, la hausse des prix alimentaires et les effets de la crise économique mondiale (notamment la réduction des transferts de migrants) ont eu un impact combiné sur les populations déjà très vulnérables dans les pays du Sahel. La résilience de plus en plus limitée des populations face aux crises récurrentes dans le Sahel est une des caractéristiques de la région, où les ménages ne parviennent plus, au lendemain d’une crise, à reconstituer leurs moyens d’existence avant que n’arrive le prochain choc. Les enfants du Sahel souffrent de malnutrition, non seulement en période de soudure, mais également en période de récolte. Chaque année environ 300.000 enfants meurent de malnutrition et de ses conséquences sur leur santé. La vulnérabilité des ménages est encore accrue par des facteurs extérieurs, notamment le retour de plusieurs centaines de milliers de travailleurs migrants de Libye ou de Côte d’Ivoire, du fait des crises politiques dans ces pays.
Ainsi, en novembre et décembre 2011, suite à l’annonce d’une crise alimentaire imminente dans le Sahel, le Luxembourg a fait des contributions de plus de 1,5 millions d’euros pour permettre à ses partenaires de se préparer de manière adéquate. Le Ministère a alloué 700.000 euros au programme régional du CICR en Afrique de l’Ouest, en ciblant prioritairement le Nord du Mali et du Niger. Le PAM a bénéficié de deux fois 300.000 euros pour ses projets d’assistance alimentaire et nutritionnelle au Niger et au Burkina Faso. De plus, le Luxembourg a fait une contribution de 100.000 euros en faveur des centres de récupération nutritionnelle de la Fondation Caritas Luxembourg au Niger, ainsi qu’une contribution du même montant à un projet d’assistance alimentaire, nutritionnelle et médicale de SOS Villages d’enfants Monde, toujours au Niger. En outre, la Fondation Chrétiens pour le Sahel a bénéficié d’un subside de 74.713 euros pour un programme d’assistance alimentaire d’urgence au Burkina Faso.