Moisson dans la région de Peja (Kosovo)
Quartier New Riverside à Berane
Centre de formation professionnelle à Peja
Comme dans les années précédentes le Kosovo continue à bénéficier de la part du lion du soutien luxembourgeois dans les Balkans. Rappelons que la guerre du Kosovo (1998-1999) avait déclenché la plus grave crise humanitaire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, quand près de 800.000 personnes étaient expulsés du pays en l’espace de quelques semaines. La situation au Kosovo est aujourd’hui bien différente : un vaste programme de construction d’infrastructures est en train de moderniser rapidement le pays, et les institutions nouvellement indépendantes – depuis la déclaration de l’indépendance en 2008 – se consolident et deviennent progressivement plus efficaces. La transition qu’est en train de traverser le pays – d’un système communiste vers un libre marché ; d’une dictature à la démocratie ; et d’une société rurale et clanique vers le pluralisme et une société multiethnique – ne va cependant pas sans problèmes, et le pays est confronté à des défis importants pour mettre sur pied un appareil administratif moderne, résorber un chômage galopant, recréer un secteur productif anéanti par les guerres et les crises, et, de manière générale, pour effectuer tout un changement dans la culture du pays.
C’est dans ce contexte que s’inscrivent les quatre projets bilatéraux luxembourgeois actuellement en cours. Les deux premiers sont relatifs au secteur de la formation professionnelle, la base de toute activité productive. Le Luxembourg finance ici la construction et l’équipement de deux écoles secondaires professionnelles, ainsi que la construction, la réhabilitation, et l’équipement de plusieurs centres de formation et de plusieurs bureaux d’emploi municipaux. S’y ajoutent des formations pédagogiques, la modernisation des curricula et des mesures de gestion. Un troisième projet, dans le domaine de l’eau, vise la réhabilitation du réseau hydraulique de la ville divisée de Mitrovica et l’accompagnement de la compagnie régionale des eaux pour y renforcer les capacités de gestion.
Le quatrième projet se déroule dans le secteur de la santé et ambitionne de créer un système sanitaire informatisé, y inclus l’infrastructure technologique et les formations nécessaires à son utilisation. Cette intervention ambitieuse donnera au Kosovo un précieux outil de planification et de supervision du secteur, et formera la base d’un vaste programme de réformes, de rationalisation et de modernisations prévu par le gouvernement. D’ores-et-déjà, une stratégie nationale intégrée du secteur de la santé a pu être développée et un plan d’action correspondant établi grâce au soutien luxembourgeois. Comme dans les années précédentes, le Grand-Duché reste de loin le plus grand bailleur dans le secteur de la santé au Kosovo, et cette position prépondérante lui a valu d’être considéré comme le chef de file des bailleurs dans ce secteur.
Un nombre de projets multilatéraux, financés par la Coopération luxembourgeoise et mis en œuvre par les agences de l’ONU, viennent compléter l’action bilatérale. L’accent est là encore mis sur le secteur de la santé avec un projet de l’OMS qui vise l’amélioration des services d’urgence ; et un projet conjoint UNFPA-UNICEF-OMS dans le domaine de la santé mère-enfant. Le Luxembourg finance par ailleurs un projet de la FAO dans le domaine agricole, projet au succès incontesté, ainsi qu’un projet de l’UNICEF visant à renforcer la participation des jeunes dans la vie publique. S’y ajoute une contribution à un fonds fiduciaire géré par l’UNOPS, grâce auquel le premier recensement de la population depuis 1981 a pu être mené à bien.
Le bureau de la Caritas luxembourgeoise, établi en 2007 grâce au financement gouvernemental luxembourgeois, continue son travail dans les secteurs sociaux, notamment l’éducation, le développement des communautés, la santé et l’appui aux petits entrepreneurs. Un premier mandat de quatre ans s’est terminé en 2010, et, vu son succès, a été étendu par une deuxième phase, qui a commencé en 2011. Dans ce deuxième mandat, l’implication des communautés locales a été mise beaucoup plus en avant.
En raison du volume important de l’aide luxembourgeoise au Kosovo et du grand nombre de projets, le Bureau de la Coopération luxembourgeoise dans les Balkans se trouve à Pristina, capitale du Kosovo. Ce Bureau dispose d’ailleurs d’un fonds restreint pour soutenir financièrement les initiatives « à la base » de la société civile locale, et c’est notamment grâce à ce fonds que quatre à six ONG locales peuvent être soutenues chaque année. Le bureau régional de Lux-Dev est également situé à Pristina et – dans un but d’économie et de synergie – localisé dans le même bâtiment.