Pressage et emballage de la laine par une coopérative située à Dragash (Kosovo)
Dans le programme gouvernemental de 2009, l’approche régionale est esquissée comme un complément utile à la concentration géographique sur un nombre limité de pays partenaires privilégiés qui caractérise la coopération au développement bilatérale du Luxembourg.
Aujourd’hui, face à la crise à facettes multiples qui sévit dans la région du Sahel, une telle approche régionale est plus pertinente que jamais. Le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso et le Niger – quatre des principaux pays partenaires de la Coopération luxembourgeoise dans la région du Sahel – affrontent tous, à différents degrés, une série de défis complexes qui appellent de la part des pays concernés, des organisations régionales et sous-régionales et de la communauté internationale en général des réponses adéquates et intégrées. En effet, la pauvreté, le changement climatique, la crise économique, les flux migratoires, l’insécurité alimentaire, les crises politiques et les conflits armés dictent les ordres du jour des gouvernements de la région du Sahel. Tous ces défis ont en commun d’ignorer les frontières politiques, et aucun des pays de la région ne peut avoir l’ambition de vouloir ou de pouvoir résoudre seul les problèmes qui en découlent. Aussi l’approche régionale tient-elle en elle la promesse de trouver des réponses communes à des problèmes partagés. Le transfert de leçons apprises et de meilleures pratiques ainsi que l’espoir de réaliser à terme des économies d’échelle dans la gestion des défis constituent des objectifs réalistes.
En Afrique de l’Ouest, des organisations régionales sont en place qui méritent l’appui des partenaires techniques et financiers, et qui en ont un besoin réel. La CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), le CILSS (Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel), entre autres, ont des mandats qui visent à travailler au développement durable de leurs Etats membres, notamment en promouvant leur intégration économique, en renforçant leur coopération politique et en combattant la sécheresse. Malheureusement ces organisations manquent souvent des ressources humaines et des équipements nécessaires pour accomplir leurs missions. Le renforcement institutionnel et le renforcement des capacités sont de mise pour permettre aux organisations régionales de s’attaquer de manières efficaces à des problèmes qui freinent le développement durable des populations de leurs Etats membres.
C’est dans cet esprit que la Coopération luxembourgeoise appuie, entre autres – mais non exclusivement – dans la zone sahélienne, les activités de l’UEMOA dans les secteurs de la finance inclusive et des technologies de l’information et de la communication, d’AGRA (Alliance for a Green Revolution in Africa) pour le financement de l’agriculture en Afrique, du CGLUA (Cités et gouvernements locaux unis) pour une meilleure gouvernance au niveau local, REDCAMIF dans le secteur de la microfinance en Amérique centrale et de la Mékong River Commission en Asie du Sud-Est.