La coopération luxembourgeoise au développement - Rapport annuel 2010

Partant de cette première expérience régionale, la Coopération luxembourgeoise s’est engagée dans des projets plus ambitieux visant potentiellement à servir tous les pays du continent africain. Vu la taille de notre pays, et vu les moyens financiers de la Coopération luxembourgeoise, il est clair que le Luxembourg devait s’associer et contribuer à une action portée par d’autres bailleurs de fonds et notamment par l’Union européenne.

En 2010, la Coopération luxembourgeoise a ainsi répondu favorablement à une demande du Fonds fiduciaire l’UE-Afrique pour les infrastructures auquel elle a contribué deux millions d’euros au démarrage en 2007 et a décidé d’appuyer deux projets financés par ce fonds : le projet « Satellite-enhanced Telemedicine and eHealth for Sub-Saharan Africa » et le projet « African Internet Exchange System (AXIS) ». Pour ces deux projets, Lux-Development joue pour le compte de l’Etat luxembourgeois le rôle de « lead financier ». L’agence est responsable pour la mobilisation et la gestion de l’assistance technique.

Le projet de télémédecine est porté par une « Telemedicine Task force » au sein de laquelle figurent la Commission de l’Union africaine, le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique), la Banque africaine de développement, les organisations africaines régionales, l’OMS (Organisation mondiale de la santé), la Commission européenne et l’ESA (Agence spatiale européenne). Cette dernière est le principal porteur du projet qui consiste dans une première phase (4 ans) en une série d’études avec un budget de 4,17 millions d’euros.

AXIS, un projet d’un montant de trois millions d’euros et d’une durée de 2 ans, vise à soutenir le travail de l’association des fournisseurs africains de services internet (AfrISPA) en mettant en place une infrastructure internet robuste à l’échelle du continent. L’infrastructure serait basée sur des points d’échange internet à établir dans 44 pays africains et sur 5 centres d’internet régionaux. Ce projet devrait permettre de dégager d’importantes économies (estimées à 300-400 millions d’euros par an) en évitant au trafic internet africain de devoir passer par les points d’échange situés en dehors de l’Afrique, et il devrait améliorer la qualité du service en ouvrant la voie vers de nouvelles applications, notamment le VoIP (voice over internet). Ce projet a été identifié comme une priorité par l’Union africaine avant d’être désigné comme un des deux projets phares dans le domaine de la société de l’information qui devraient être mis en œuvre dans les meilleurs délais dans le cadre du partenariat UE-Afrique. Le caractère prioritaire du projet AXIS a été entériné au niveau de la troïka ministérielle UE-Afrique en novembre 2008.