La coopération avec les pays partenaires

Niger

Semaine nationale de l'eau

PIC 2008–2012, appuis en cours et perspectives d’avenir

Suite à la décision du gouvernement luxembourgeois, le 25 août 2009, de suspendre le démarrage de nouveaux programmes et projets planifiés au titre du PIC 2008-2012 jusqu’à l’avènement d’autorités démocratiquement élues, les appuis bilatéraux luxembourgeois au développement du Niger ont connu une baisse importante en 2010, d’autant plus que les trois projets bilatéraux qui étaient en cours dans la région de Dosso et qui n’ont pas été concernés par la suspension de nouvelles interventions étaient en phase de clôture.

Tenant compte des progrès réalisés par les autorités de la transition ainsi que de la tenue scrupuleuse de tous les engagements pris, le Conseil de l’Union européenne a adopté fin septembre 2010 une feuille de route pour la reprise progressive de la coopération au développement avec le Niger. Cette reprise progressive était conditionnée principalement à la tenue, de manière libre et transparente, des différentes échéances électorales. Le Luxembourg s’est aligné sur cette décision et a décidé de reprendre progressivement sa coopération avec le Niger, en commençant par une contribution de 770.000 euros au financement des différents scrutins électoraux à travers un fonds commun mis en place par le PNUD. Lux-Development a été chargé de reprendre la formulation des trois nouveaux programmes de grande envergure suspendue en 2009. Ces programmes peuvent être lancés au printemps 2011 quand les nouvelles autorités démocratiquement élues auront pris leurs fonctions.

Suite à la tenue, le 31 octobre 2010, du référendum sur la nouvelle Constitution du Niger dans des conditions libres et transparentes, le Luxembourg a signé en décembre 2010 un protocole d’accord avec le PNUD pour un appui de 500.000 euros sur 3 ans au profit d’un projet-pilote Plateformes multifonctionnelles, qui devrait améliorer l’accès aux services énergétiques et contribuer au développement d’activités génératrices de revenu dans des villages reculés du Niger.

Un deuxième appui de 4.949.302 euros sur cinq ans a été accordé en fin d’année en faveur du Programme conjoint de Maradi, mis en œuvre à travers plusieurs agences du Système des Nations unies. Ce programme multisectoriel vise à contribuer à l’amélioration des principaux indicateurs de développement de la région de Maradi, qui connaît l’incidence de la pauvreté la plus élevée du Niger, en focalisant sur l’accès, notamment des femmes, aux services sociaux de base, sur une meilleure gouvernance des ressources naturelles au niveau local et sur l’amélioration des conditions de production agricole.

Si en 2010 les déboursements pour les appuis bilatéraux au Niger étaient en baisse, les déboursements pour l’aide humanitaire ont fortement augmenté. En effet, depuis le mois de novembre 2009, le Dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires (DNPGCA) a attiré l’attention de la communauté internationale sur la dégradation de la situation alimentaire et nutritionnelle dans le Sahel, la hausse préoccupante du prix des principales céréales et des mouvements de populations liés au manque d’eau, de fourrage et de nourriture. Une pluviométrie insuffisante en septembre et octobre 2009 à un moment critique du développement des céréales a eu des conséquences néfastes sur les moyens de subsistance. Le bilan provisoire de la campagne agricole réalisée par le DNPGCA début décembre 2009 a montré que seulement 41,7% des ménages pouvaient couvrir leurs besoins alimentaires jusqu’aux prochaines récoltes. En février 2010, les Nations unies au Niger ont lancé un appel à la communauté internationale pour aider le gouvernement du Niger confronté à des pénuries alimentaires menaçant 7,8 millions de personnes, soit les trois cinquièmes de la population. En date du 11 février 2010, à l’occasion du Conseil d’Administration du Programme alimentaire mondial à Rome, la délégation luxembourgeoise a fait une intervention verbale en plénière pour attirer l’attention des membres du Conseil sur cette crise et pour demander au PAM de se préparer sans tarder aux besoins alimentaires et nutritionnels croissants dans le Sahel. Au niveau politique, alors qu’il était délicat de parler de crise alimentaire et de malnutrition sous le régime du Président Tandja, le « nouveau gouvernement » de Djibo Salou a, dès sa prise du pouvoir, lancé un appel international pour plus de soutien et a facilité activement le déploiement de l’aide auprès des populations vulnérables.