La coopération luxembourgeoise au développement - Rapport annuel 2011

L’année 2011 se révèle mouvementée au Sénégal, en raison de la préparation du scrutin présidentiel du 26 février 2012 se déroulant dans un contexte socio-économique difficile encore renforcé en milieu d’année par des délestages intempestifs provoquant la colère des populations. La situation en Casamance a en outre été tendue tout au long de l’année.

Sur le plan de la politique intérieure, la question de la validité de la candidature du président Abdoulaye Wade à sa propre succession a cristallisé toutes les passions. Le
23 juin, de violentes émeutes se produisent alors que l’Assemblée nationale examine un projet de loi controversé du chef de l’État prévoyant de faire élire au scrutin universel de 2012 un président et un vice-président de la République avec un minimum de 25% des voix au premier tour. Sous la pression de la rue et des critiques internationales, le président Wade renonce à son projet de « ticket présidentiel ». Ces manifestations populaires sont suivies, le 27 juin, des « émeutes de l’électricité » à Dakar et dans d’autres villes du pays, exprimant le ras-le-bol des populations face aux coupures de courant persistantes.

A noter que l’année 2011 a vu l’émergence de mouvements citoyens d’un type nouveau, dont les jeunes rappeurs de « Y en a marre » qui expriment les revendications d’une jeunesse de banlieue largement désabusée. Suite aux manifestations du 23 juin, une coalition de l’opposition et de la société, appelée « M 23 », émerge et poursuit les manifestations contre la candidature du président Wade à la présidentielle de février 2012. Or, malgré cette mobilisation, la candidature du président sortant est maintenue et l’année politique se termine dans un contexte de grande tension. Heureusement, la suite des événements contredit les cassandres et le Sénégal connaître finalement en début 2012 une nouvelle alternance démocratique et pacifique.

La situation en Casamance n’a pas connu d’évolution positive en 2011 et les accrochages opposant militaires et rebelles se poursuivent tout au long de l’année dans cette région en proie à un mouvement indépendantiste. Il en va de même en ce qui concerne l’organisation du procès de l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré qui vit en exil à Dakar et que le Sénégal avait accepté de juger à la demande de l’Union africaine (UA). Le dossier n’a pas connu d’avancées notables en 2011.