La coopération avec les pays partenaires

Namibie

Site de la National Training Authority

Soutien du camp de refugiés d’Osire par la Programme alimentaire mondial

Enfant angolaise au camp de réfugiés d’Osire

Résultats et perspectives des projets
clôturés en 2011

NAM/343 : Développement urbain des villes des Rundu et Katima Mulillo
Ce projet a été un succès au niveau local où il a contribué à améliorer les conditions de vie des habitants des townships et à améliorer les compétences, la confiance et la prestation des services des conseils communaux, du personnel de gestion, des mobilisateurs et facilitateurs des structures communautaires. Mais il a échoué en ce qui concerne l’appropriation au niveau national où le ministère concerné n’a pas fait siennes les procédures et méthodes de travail développées par le projet et ne va pas les appliquer dans d’autres villes de Namibie. D’après le rapport d’évaluation final, le projet a toujours été vu par les autorités communales et nationales comme « un projet Lux-Development avec la finalité de fournir un produit », et le projet n’a ainsi jamais pu réaliser son objectif de contribuer à la bonne gouvernance et au renforcement des capacités des autorités et services techniques. Mais le rapport note tout de même qu’à un autre niveau, celui des populations concernées, le projet mérite une appréciation plus positive : ce fut le plus grand projet de formalisation jamais entrepris dans l’histoire de la Namibie – près de 20.000 parcelles (dont plus de 17.000 parcelles d’habitation) ont été formalisées dans le sens que des plans d’aménagement ont été approuvés et que les parcelles ont été enregistrées comme propriété de personnes individuelles au Bureau du Cadastre. Cela devrait avoir un impact significatif sur la réduction de la pauvreté et le développement urbain pour environ 86.620 habitants à Rundu et Katima Mulilo. Lorsque tous les plans généraux seront approuvés au niveau des autorités nationales compétentes et enregistrés auprès du Cadastre, 13.719 et 3.605 (au total 17.324) parcelles résidentielles seront disponibles pour environ 68.595 et 18.025 résidents à Rundu et Katima Mulilo respectivement (avec une taille moyenne des ménages de 5 personnes). Cela a été un projet-pilote qui peut être reproduit dans le reste de la Namibie si la formalisation était accompagnée par du renforcement des capacités, la participation communautaire et le développement des infrastructures connexes. De plus 35.000 habitants des deux villes ont désormais un meilleur accès à une eau de qualité.

NAM/345 : Décentralisation de l’hydraulique rurale Kavango/Caprivi
La réunion de la mission de clôture avec les responsables de la Direction de l’hydraulique au ministère de l’Agriculture, de l’Eau et du Développement rural a montré que les autorités namibiennes avaient tout préparé, y inclus au niveau budgétaire, pour reprendre en main les infrastructures et les compléter. Le forage et la réhabilitation de 73 points d’eau dans les régions de Kavango et Caprivi et la formation de 75 comités de gestion de points sont les résultats les plus tangibles de ce projet. Le rapport d’évaluation final note que le projet a réussi à trouver la bonne réponse à un problème majeur qui se posait lors de son démarrage : pendant la formulation, il a été conçu comme un appui à la décentralisation des services de l’hydraulique, or entre la formulation et le démarrage, la Namibie est revenue sur la décentralisation, et l’équipe du projet n’a pas été autorisée à travailler avec les autorités régionales et à dû collaborer avec la direction régionale de la Direction nationale de l’hydraulique. Si l’idée initiale était de former et renforcer les capacités de services hydrauliques décentralisés relevant des autorités régionales et que les réalisations concrètes d’ouvrages hydrauliques n’étaient vues que comme des activités secondaires, le projet a dans cette situation inversé ses priorités et mis l’accent sur du concret. Les évaluateurs pensent que c’était la solution appropriée, car elle apportait le plus aux populations du Kavango et du Caprivi tout en réussissant à responsabiliser les autorités hydrauliques nationales. Ils disent même explicitement que, de cette façon, le projet a significativement contribué à l’atteinte de l’OMD portant sur l’accès à l’eau. Le rapport retient que tout au long des trois années d’exécution, le projet a travaillé en parfaite synérgie avec l’infrastructure administrative des bureaux régionaux de la Direction nationale de l’hydraulique, et a entretenu des contacts étroits avec les structures existantes et leur personnel pour assurer une intégration sans faille de son travail. Seuls deux domaines d’activité n’ont pas été achevés à l’entière satisfaction, à savoir la promotion de l’hygiène et l’assainissement aux points d’eau et la finalisation de la modernisation de la base de données. Les autorités nationales responsables pour l’hydraulique rurale vont assurer son suivi et développer sur sa lancée d’autres programmes similaires

NAM/347 : Appui à la formation professionnelle et technique
L’évaluation finale du projet estime qu’il est à considérer comme un succès du point de vue de la mise en place d’institutions de formation professionnelle : la National Training Authority (NTA) créée à Windhoek avec l’appui luxembourgeois existe avec ses propres cadres et dans ses propres locaux, et les représentants du secteur privé qui étaient membres du comité de pilotage du projet confirment que les centres de formation régionaux dépendant de la NTA fonctionnent eux-aussi assez bien. La partie namibienne s’est approprié les résultats du projet mais risque de s’écarter dans les années à venir des vues et idées qui ont régi la requête initiale : si la NTA était conçue comme une institution autonome, la Directrice nommée en 2011 par le ministère de tutelle a resserré les liens avec ce dernier. Néanmoins, l’évaluation finale retient qu’il est probable que les changements positifs apportés par le projet au secteur de la formation professionnelle seront durables aussi longtemps que la NTA est perçu comme servant à la fois la demande du secteur public et du secteur privé, à travers non seulement les institutions publiques, mais aussi les organisations de formation du secteur privé et les formations internes des entreprises. Il est trop tôt pour évaluer l’impact du projet en termes de taux de scolarisation plus élevés et une efficacité et un rendement accrus, mais il est probable que d’ici 2015 des preuves tangibles pour un impact significatif existeront.
Une bonne nouvelle par rapport à ce projet s’est confirmée lors de la mission de clôture : la Coopération allemande (GIZ – Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit) va en 2012 prendre la relève de la Coopération luxembourgeoise pour l’appui à la NTA en se basant sur la documentation mise à sa disposition par Lux-Development. Une mission de formulation a séjourné en Namibie en septembre, elle a associé le personnel de Lux-Development à ses travaux et à l’atelier de restitution de la formulation, et elle a confirmé que la future intervention allemande sera en grande partie une poursuite directe de l’intervention luxembourgeoise.

NAM/348 : Statistiques pour le développement
Il s’agit du projet qui a connu l’appropriation la plus prononcée et dont la durabilité des résultats est jugée avec une note très optimiste par l’évaluation finale. Le projet a contribué à doter la Namibie d’une institution statistique qui travaille selon les normes définies par les Nations unies, ce qui est assez unique en Afrique : le Central Bureau of Statistics (CBS), institution dépendant de la National Planning Commission, a mué avec l’appui du Luxembourg en Namibian Statistics Agency, institution juridiquement indépendante. Selon les responsables namibiens, le projet a été un acteur indispensable pour préparer le recensement général de la population et de l’habitat qui a eu lieu fin août 2011 en conformité avec les normes internationales. Ils ont particulièrement insisté sur les préparatifs qui ont commencé il y a déjà trois ans, et sur la campagne de sensibilisation qui a été menée auprès de la population. Un résultat de cette campagne a été que pour la première fois, la population voyait le recensement comme un exercice utile qui allait contribuer dans les années à venir à améliorer la planification du développement du pays et donc leur propre bien-être – preuve de cet état d’esprit, des gens absents de chez eux le jour du passage de l’équipe de recensement ou vivant dans des endroits difficilement accessibles se sont par la suite adressées aux autorités, voire aux médias, pour insister que c’était leur droit « d’être compté et pris en compte ».