Burkina Faso
Le Burkina Faso a été confronté au cours des mois de février à juin 2011 à une crise sociale sans précédent qui a troublé la quiétude sociale, ébranlé les institutions républicaines, remis en cause l’autorité de l’État et la sécurité collective du pays. Cette crise, qui a entrainé des pertes en vies humaines et d’importants dégâts matériels, s’est traduite dans un premier temps par des manifestations d’étudiants suite à la mort « suspecte » du jeune collégien Justin Zongo après sa convocation au commissariat de police de Koudougou.
Malgré la violence des manifestations des jeunes et l’intensité des mouvements sociaux, les mutineries des militaires et des policiers, intervenues par la suite dans plusieurs garnisons du pays, ont été le fait marquant de cette crise. Bien que le gouvernement ait privilégié dans un premier temps le dialogue, il a finalement été obligé de recourir à la force pour rétablir l’ordre. 566 soldats ont été radiés de l’armée et plus de 300 arrêtés. Les revendications des mutins étaient liées surtout à des primes non versées, à des versements d’indemnités ou à des problèmes de commandement.
Dans le but de ramener la paix sociale et de restaurer l’autorité de l’État, le président du Burkina Faso a procédé à la dissolution du gouvernement, à la nomination d’un nouveau Premier ministre et à d’importants changements dans le commandement militaire. Le nouveau gouvernement a entamé un processus de réformes politiques, en mettant notamment en place le Conseil consultatif sur les réformes politiques qui a remis son rapport au président du Burkina Faso le 21 juillet et en tenant des Assises nationales sur les réformes politiques du 7 au 9 décembre.
Du point de vue économique, l’année 2011 a connu un ralentissement de l’activité, avec un taux de croissance du PIB réel de 4,20%, contre 7,90% en 2010. Ceci s’explique en grande partie par une baisse de la production céréalière suite à la sécheresse qui a sévi cette année. Le taux d’inflation est resté maîtrisé sur une bonne partie de l’année, mais a augmenté vers la fin de l’année en raison d’un renchérissement des prix des produits alimentaires. La balance du compte courant s’est améliorée, reflétant les termes des échanges favorables et une bonne production d’or et de coton. Le déficit budgétaire global s’est contracté à 2,50% du PIB, contre 4,50% en 2010. Le Burkina Faso a fait des efforts soutenus dans la mise en œuvre des politiques macroéconomiques et des réformes structurelles, notamment en ce qui concerne la réduction de l’écart entre les prix domestiques et internationaux des produits pétroliers.
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