L'Union européenne

EU Emergency Trust Fund for Africa

Migrations et développement

Les discussions sur les migrations dans les foras compétents pour la politique de coopération au développement ont continué à porter sur une approche liant les politiques de développement et humanitaire à la finalité de promouvoir le développement économique, la résilience et l’accès à l’emploi et à l’éducation. Lors de ces débats, le Luxembourg a affirmé sa position selon laquelle la coopération au développement peut contribuer utilement à la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et des déplacements forcés, mais n’est ni le seul instrument nécessaire ni la panacée pour réduire la pression migratoire.

En concertation avec la Direction de l’immigration, la Direction de la coopération au développement et de l’action humanitaire du MAEE a assuré le suivi des décisions du sommet de La Valette et a représenté le Luxembourg à la réunion des hauts fonctionnaires sur l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan d’action conjoint de La Valette, les 8 et 9 février 2017. Elle a participé, au cours de l’année 2017, aux réunions du Conseil d’administration et des Comités opérationnels du fonds d’affectation spéciale d’urgence de l’UE pour la stabilité et la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique créé suite au sommet de La Valette en novembre 2015, auquel le Luxembourg a contribué 3,1 millions d’euros. Ce Fonds a adopté, jusqu’en décembre 2017, des actions pour un montant total de 2,387 milliards d’euros.

En raison de la situation sécuritaire et migratoire complexe en Libye, le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, Romain Schneider, a décidé en septembre d’allouer une aide luxembourgeoise à hauteur de 1 000 000 d’euros pour contribuer à combler les besoins humanitaires les plus fondamentaux. Cette assistance humanitaire mise en œuvre par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) dans le cadre de l’accord de partenariat stratégique pluriannuel que le Luxembourg maintient avec cette organisation onusienne portera principalement sur le volet protection des réfugiés et l’amélioration de leurs conditions de détention.

Pour le ministre Schneider, les conditions qui règnent actuellement dans les centres de détention sont fort préoccupantes. « Il est dès lors essentiel de soutenir tous les efforts du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés visant à assurer l’accès aux personnes détenues afin de garantir non seulement la distribution de l’aide, mais aussi la protection internationale des personnes concernées et la mise en place des mesures de prévention de risques de violences », a déclaré le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire.

Concernant le rapport entre les cinq piliers du Plan d’action de La Valette et les secteurs couverts par les actions approuvées, près de 60 % des actions relèvent du pilier 1 – « avantages des migrations en termes de développement », 40 % des quatre autres piliers (migration légale et mobilité ; protection et asile ; prévenir la migration irrégulière, le trafic des migrants et la traite des êtres humains ; retour, réadmission et réintégration ; actions transversales). Le Luxembourg a salué le fait que la majorité des actions relèvent de l’amélioration des conditions de vie des populations des pays de départ et de transit de migrants répondent à des besoins réels de ces pays, et sont donc pertinentes pour prévenir les départs liés à la pauvreté. Néanmoins, il a regretté que ces activités prennent du temps à démarrer et ne soient donc pas en phase avec le caractère d’urgence du Fonds fiduciaire.

La Direction a aussi participé aux comités de pilotage de la Facilité pour les migrants en Turquie se tenant à Bruxelles, à laquelle le Luxembourg a contribué 4,3 millions d’euros.