La coopération luxembourgeoise au développement - Rapport annuel 2017

Comme par le passé, l’action bilatérale de la Coopération est complétée par une approche régionale sur trois continents, à savoir l’Afrique, l’Asie et l’Amérique centrale. Cette approche vise à répondre à des problématiques communes auxquelles sont confrontés plusieurs pays voisins, notamment en misant sur les synergies et le partage des leçons tirées et des meilleures pratiques.

En 2017, le Luxembourg a financé à travers le Fonds de lutte contre certaines formes de criminalité du ministère des Finances, un projet de lutte contre le financement du terrorisme de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) couvrant la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Deux ateliers ont ainsi pu se tenir au Sénégal avec la participation de l’Ambassade à Dakar, à savoir un atelier sur l’enquête et la poursuite des dossiers de financement du terrorisme ainsi qu’un atelier sur les perturbations financières des réseaux terroristes.

Depuis l’année 2017, la Coopération luxembourgeoise et le ministère des Finances fournissent un appui conjoint à hauteur de 5 millions d’euros à l’initiative « AFRITAC » du Fonds monétaire international (FMI). Le centre régional d’assistance technique du FMI en Afrique de l’Ouest se concentre sur le renforcement des capacités de gestion macro-économique afin de permettre aux huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) de mettre en œuvre des politiques de stabilité financière et de promotion de la croissance.

À noter également, qu’en août 2017, le Sénégal a lancé son propre point d’échange internet (IXP) dans le cadre du projet « African Internet Exchange System » (AXIS) de l’Union africaine, pour lequel le Luxembourg assure depuis 2010 la responsabilité financière vis-à-vis du Fonds fiduciaire UE-Afrique pour les infrastructures. Ce projet a pour objectif de mettre en place une infrastructure internet robuste à l’échelle du continent africain et permettra au Sénégal de franchir une nouvelle étape dans le développement de son économie numérique. L’établissement des IXP est censé dégager d’importantes économies pour les pays africains – estimées à 300 millions d’euros par an – en évitant aux flux internet de devoir transiter par des points d’échange situés en dehors de l’Afrique.

Dans le cadre de la troisième phase du projet FEVE « Frontières et vulnérabilités au VIH/Sida en Afrique de l’Ouest » (2016-2020), un fonds d’innovation et d’impulsion a été mis en place par le réseau international ENDA Santé et l’ONG luxembourgeoise Stop Aids Now/Access afin d’encourager des coopérations pluridisciplinaires et multiacteurs engagées dans la lutte contre le VIH/Sida en Afrique de l’Ouest. Le fonds a été activé pour la première fois en décembre 2017 et ceci au bénéfice d’un consortium d’acteurs issus des milieux universitaires et sanitaires de la Gambie, de la Guinée-Bissau et du Sénégal pour un projet de plateforme informatisée de référencement et de prise en charge de patients vivant avec le VIH en zone transfrontalière.

Au niveau de l’Amérique centrale, la Coopération luxembourgeoise a clôturé son action dans le domaine de la responsabilité sociale des entreprises, à travers l’organisation faîtière régionale INTEGRARSE.

Dans le cadre de la coopération régionale en Amérique centrale, le Luxembourg en coopération avec le ministère des Finances mise également sur le secteur financier et ceci surtout à travers le renforcement des systèmes financiers et des capacités à travers le Fonds monétaire international (FMI) et spécifiquement le projet CAPTAC-DR. Jusqu’en 2017, 61 ateliers de développement de capacité ont eu lieu, dans lesquels environ 1 600 fonctionnaires ont reçu des formations au cours des quatre dernières années.

Mis à part les projets en cours, la Coopération luxembourgeoise a également commencé des discussions de coopération avec le Centre régional pour la promotion de la micro, petite et moyenne entreprise (CENPROMYPE) et le Système d’intégration d’Amérique centrale (SICA).

En Asie du Sud-Est, l’approche régionale se concrétise autour de la rivière du Mékong. D’un côté, la Coopération luxembourgeoise est surtout en train de renforcer la gouvernance foncière à travers la « Mekong Region Land Governance », un projet qui a pu organiser le 1er forum des terres régionales, le suivi des activités du « Learning and Alliance » ainsi que la construction de ses plateformes d’études et d’informations ainsi que l’ajustement du mécanisme de subventions. De l’autre côté, la Coopération luxembourgeoise soutient la gestion responsable des ressources naturelles de la rivière du Mékong à travers la « Mekong River Commission » qui continue à mettre les pays concernés autour de la table afin de trouver des solutions communes pour l’utilisation de l’eau.

Finalement, la Coopération luxembourgeoise soutient la formation professionnelle dans les domaines du tourisme et de l’hôtellerie en coopération avec l’école d’hôtellerie et de l’industrie touristique à Wiltz (BBI). Ainsi pour l’année scolaire 2016-2017, 14 étudiants ont pu recevoir des bourses pour atteindre leur diplôme de Bachelor/Master et pour l’année 2017-2018, 19 étudiants se trouvent actuellement au Luxembourg.