Le minstre de la Coopération, M. Romain Schneider
Chers(ères) ami(e)s de la Coopération luxembourgeoise,
C'est pour moi un plaisir de vous présenter ce Rapport annuel 2014 de la Coopération luxembourgeoise et de vous montrer comment nous avons essayé de moderniser notre action et de la rendre encore plus efficace, tout en nous basant sur les importants acquis de mes prédécesseurs. L'examen à mi-parcours du CAD qui a eu lieu en janvier 2015, a confirmé que nous sommes sur la bonne voie.
Mes collaborateurs ont ainsi passé en revue les résultats et faiblesses de nos programmes avec les pays partenaires, en vue de préparer les Programmes indicatifs de Coopération (PIC) de 4e génération. Le premier de ce genre a été signé avec le Cabo Verde au mois de mars à l'occasion de la visite officielle de SAR le Grand-Duc.
Pour nos partenaires en Afrique de l'Ouest, la crise d'Ebola a définitivement marqué l'année 2015 avec ses conséquences dramatiques en matière de santé, mais aussi dans les domaines économiques, financiers et politiques. Le développement des pays plus directement concernés par cette crise, mais aussi les pays de la région en général ont subi un ralentissement substantiel sur leur voie vers l'amélioration du bien-être des populations.
Ce fut aussi une année de grands bouleversements politiques au Burkina Faso, où la Coopération luxembourgeoise accompagne la transition vers la démocratie. Au Mali la situation reste critique mais nous sommes prêts, là aussi, à soutenir la population dans le Nord et le Sud à travers un nouveau PIC qui se concentre sur le développement rural. Deux des régions les plus pauvres du Niger, celles de Diffa et Zinder, dans lesquelles des programmes d'accès à l'eau sont réalisés, sont désormais dans la tourmente régionale due à Boko Haram venant du Nigeria. Ici nous essayons de compléter notre action de développement par une assistance humanitaire, comme nous l'avions fait en période de crise aiguë au Mali.
L'insécurité grandissante dans nos pays partenaires a rendu le travail plus difficile et l'accès impossible par moment. Je rends ici hommage à tous ceux de Lux-Development, d'autres agences et aux professionnels et bénévoles des ONG qui œuvrent sur le terrain malgré cet environnement peu propice. Cela vaut d'autant plus pour nos acteurs humanitaires, bi- et multilatéraux, qui affrontent des situations de conflit et de crise pour assister ceux dans le besoin, et en particulier les plus vulnérables. Je me réjouis que nous ayons pu prolonger le projet emergency.lu avec nos partenaires du secteur privé jusqu'en 2020 pour assurer des moyens de communication aux membres de la communauté humanitaires sur le terrain.
Malheureusement, lors de l'année écoulée, l'ONG « Le Soleil dans la Main » a perdu deux responsables dont son président et une jeune bénévole, à la suite de l'accident d'avion d'Air Algérie alors qu'ils rentraient d'une mission sur le terrain pour démarrer un nouveau projet. Toute la Coopération luxembourgeoise a été profondément touchée par ces disparitions dramatiques.
Au cours de mes différentes missions dans nos pays partenaires, j'ai pu me rendre compte de la richesse de nos relations bilatérales et m'assurer de la bonne mise en œuvre de nos programmes et projets. Tel fut notamment le cas au Salvador et au Nicaragua, mais aussi au Cabo Verde, au Mali et au Sénégal.
En automne j'ai eu le plaisir de présenter à la Chambre des députés notre Plan d’action pour l'efficacité du développement, qui englobe les activités bilatérales, mais aussi multilatérales. Il a comme objectif de promouvoir l’application plus systématique des principes d’appropriation, d’alignement, de transparence et de redevabilité mutuelle, de partenariat inclusif, ainsi que de coordination et d’harmonisation des actions de la Coopération luxembourgeoise sur le terrain. Début 2016 il nous reviendra de faire le bilan de l'impact de ce plan d'action.
À ce moment-là, je vais aussi présenter les propositions législatives qui découlent des mesures du paquet d'avenir du gouvernement qui touchent la coopération, et notamment le cofinancement des activités des ONG. J'espère que nous trouverons un terrain d'entente avec les ONG, dont les activités sont très précieuses tant en matière de développement que dans le domaine humanitaire. Finalement c'est aussi leur travail de sensibilisation et d'éducation au développement qui contribue grandement à faire de la coopération au développement un thème soutenu activement par une très large partie de l'opinion publique luxembourgeoise.
L’année 2015 sera une année charnière pour la coopération au développement et je me réjouis d’avance de pouvoir partager avec vous de nouvelles expériences et d'affronter de nouveaux défis, tant au niveau de l'agenda de développement de l'après 2015 et de son financement, qu'au niveau de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'UE et de l'Année européenne pour le développement. J'espère vous revoir nombreux lors des différentes activités tout au long de l'année à venir.
Romain Schneider
Ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire