IV. La coopération multilatérale

La ministre Marie-Josée Jacobs reçoit Madame Helen Clark, administratrice du PNUD

La coopération multilatérale

En 2013, la Coopération luxembourgeoise a alloué 97 185 123 euros, l’équivalent de 29,86 % de l’APD totale, à l’aide multilatérale. Le Luxembourg a ainsi soutenu plusieurs organisations multilatérales : les organisations des Nations unies avec 39 693 636 euros, l’Union européenne avec 29 021 578 euros, les programmes de la Banque mondiale avec 20 609 000 euros et les Banques régionales de développement à hauteur de 2 628 000 euros.

La mise en œuvre de la coopération multilatérale se fait à travers deux canaux, les contributions directes au budget des organisations internationales (obligatoires, volontaires et thématiques), ainsi que le financement de programmes et projets multi-bi. Le Luxembourg entretient des relations privilégiées avec un nombre limité d’acteurs multilatéraux qui agissent dans les secteurs clés identifiés par la Coopération luxembourgeoise.

En 2013, plusieurs visites de Directeurs d’agences onusiennes et autres partenaires se sont tenues à Luxembourg. Le 13 février 2013, la ministre Jacobs a reçu Helen Clark, administratrice du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Les entretiens ont porté, entre autres, sur les questions de l’agenda de développement de l’après-2015, le plan stratégique du PNUD pour la période 2014-2017, ainsi que plus particulièrement sur la situation au Mali. Madame Clark a constaté des avancées considérables dans le combat contre la pauvreté, dans la santé (notamment les résultats de la lutte contre le paludisme et le VIH en Afrique subsaharienne ont été qualifiés de « spectaculaires »), et dans le domaine de l’éducation. Les deux parties ont estimé que la proposition de l’OMS de viser à inclure l’objectif d’une couverture sanitaire universelle méritait un soutien actif. Elles ont confirmé aussi le besoin d’une action inclusive plus résolue pour intégrer les aspects de préservation de l’environnement et de développement durable dans l’agenda post-2015. Le PNUD assume son rôle de coordinateur central des programmes d’aide au développement par l’extension de la formule de gestion ONE UN, que la Coopération luxembourgeoise soutient activement dans ses pays partenaires. Cette formule inclusive - où d’autres agences sont chapeautées par le PNUD - vise une plus grande rationalisation des effectifs. 

Le 1er octobre 2013 a vu la visite du Dr Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (FM) depuis le 23 février de cette même année. Ceci a marqué la première visite d’un Directeur du Fonds mondial à Luxembourg. Le Dr Dybul a rencontré en visite de travail les ministres Spautz et Di Bartolomeo, ministre de la Santé. L’objectif principal de cette visite était de donner au Fonds mondial l’opportunité de présenter sa réforme structurelle avec sa nouvelle stratégie 2012-2016 et son nouveau mécanisme de financement lancé en phasage en 2013-2014, ainsi que son processus de reconstitution des ressources 2014-2016. M. Spautz a félicité le FM de sa nouvelle stratégie 2012-2016 et du nouveau mécanisme de financement, qui sont entièrement ancrés dans les stratégies et processus nationaux. Il a apprécié que la majorité des fonds est maintenant dédiée aux pays à revenu faible et à charge de maladie élevée, mais a rappelé aussi qu’il ne faut pas oublier les populations les plus vulnérables et les épidémies qui se propagent à d’autres endroits. Le ministre Spautz a encouragé la collaboration renforcée entre le FM et ses partenaires, surtout l’Organisation mondiale de la santé et l’ONUSIDA, mais aussi les autres organisations et partenariats internationaux, la société civile et le secteur privé.

Le 4 octobre 2013, le ministre Spautz a effectué une visite de travail à Genève où il a rencontré plusieurs chefs d’agence. Pour le volet multilatéral il a vu Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, ainsi que le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS. 

Lors de leur entrevue, Michel Sidibé et Marc Spautz se sont félicités des relations privilégiées de longue date entre la Coopération luxembourgeoise et l’ONUSIDA. Le Luxembourg est reconnu comme étant l’un des donateurs les plus fiables et prévisibles. Monsieur Spautz a remercié Monsieur Sidibé de son engagement inlassable dans la lutte contre le VIH/sida et les deux ont reconnu les progrès significatifs réalisés à ce jour, entre autres au niveau des avancées scientifiques. Il est aujourd’hui possible d’envisager une fin à l’épidémie du sida qui devient de plus en plus une maladie chronique, ce qui est surtout dû à la mise sous traitement accélérée d’un plus grand nombre de patients. Mais les lacunes en matière de traitement persistent, surtout concernant les enfants et certaines populations vulnérables. Finalement, Monsieur Sidibé a tiré la sonnette d’alarme sur la recrudescence fulgurante des infections en Europe de l’Est, et leur risque de propagation ailleurs en Europe en raison des mouvements de la population. À noter qu’en 2014 le Luxembourg sera le membre siégeant au Conseil de coordination du programme de l’ONUSIDA représentant sa circonscription composée de la Belgique, des Pays-Bas, du Portugal et du Luxembourg. 

Le ministre a ensuite rencontré le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS, pour une réunion de travail qui faisait suite à la visite de cette dernière au Luxembourg en décembre 2012. Le Dr Chan a fait le point sur la réforme de l’OMS et son nouveau Programme de travail 2014-2019, avec le Programme-Budget 2014-2015 qui l’accompagne. Un des résultats du processus de réforme de l’OMS a été de regrouper les 13 anciens objectifs stratégiques sous 5 catégories programmatiques prioritaires. Monsieur Spautz a profité de cette entrevue pour confirmer à l’OMS que les priorités thématiques du Luxembourg restent inchangées et que les fonds seront affectés aux nouvelles catégories pour refléter ce fait. Rappelons que ces priorités thématiques sont le renforcement des systèmes de santé, la santé des femmes et des enfants, la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que la lutte contre la poliomyélite. Finalement, évoquant les discussions autour de l’agenda de l’après-2015, le ministre a confirmé que le Luxembourg soutient le rôle important que joue la santé dans cet agenda et qu’il souscrit à l’objectif fondamental d’une couverture sanitaire universelle qui devra regrouper tous les axes importants (p. ex. le suivi des OMD actuels, la santé sexuelle et reproductive, les maladies non transmissibles, etc.).