Le groupe 0,7 %
La conception de cette stratégie, destinée à prendre la relève des OMD en 2015, a ainsi été accélérée par les Nations unies en 2012. Une équipe opérationnelle a ainsi été mise en place par le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, réunissant 60 agences des Nations unies ainsi que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international et ayant l’objectif de définir plus clairement la stratégie de développement post-2015. En juin 2012 cette équipe opérationnelle a publié le rapport « Réaliser le future que nous voulons pour tous » dans lequel elle a énoncé les principaux défis pour l’agenda post-2015. Le rapport constate que la mondialisation, malgré ses atouts pour quelques un(e)s, est dans son état actuel un processus qui affirme les disparités mondiales. Pour cette raison, le rapport suggère qu’il est important de transformer la mondialisation en « une force d’opportunités pour tout le monde ». Pour atteindre cet objectif, le rapport décrète qu’il est impératif que nous changions nos habitudes de consommation et de production, ainsi que notre façon d’utiliser les ressources énergétiques et les matières premières. Par ailleurs, l’équipe de tâches donne aussi des recommandations pour orienter l’agenda post-2015, en suggérant que :
Les recommandations du rapport ont servi comme base aux discussions d’un groupe de travail de haut niveau créé par Ban Ki-moon pour concrétiser le débat sur l’agenda post-2015. Ce nouveau groupe de travail est composé de 27 leaders de la société civile, du secteur privé et des gouvernements des différentes régions du monde, présidés par David Cameron, Ellen Sirleaf Johnson et Susilo Bambang. Il vient de soumettre un compte rendu avec des recommandations plus concrètes à Ban Ki-moon le 30 mai 2013.
Ce processus de consultation et de préparation de l’agenda post-2015 est étroitement lié au débat sur les objectifs du développement durable (ODD), issu des préparations de la conférence sur le développement durable, qui s’est tenue du 20 au 22 juin 2012 à Rio de Janeiro.
Le sommet « Rio +20 » a réuni 192 nations membres des Nations unies, ainsi que des acteurs de la société civile et des représentants du secteur économique privé avec l’objectif d’assurer un engagement politique renouvelé pour le développement durable, d’évaluer les progrès et les lacunes dans la mise en œuvre des résultats des grands sommets sur le développement durable et de relever les défis nouveaux et émergents. Deux thèmes ont été choisis comme thèmes principaux : l’économie verte et le cadre institutionnel du développement durable. Au cours de la préparation, l’idée de l’adoption d’objectifs de développement durable est venue s’ajouter au débat.
La conférence a résulté dans l’adoption d’un document politique pour le développement durable, intitulé « L’avenir que nous voulons ». Ce document réaffirme la volonté des Nations unies de continuer leurs efforts vers les OMD retenus dans la déclaration du millénaire, mais signale que les ODD doivent mieux que les OMD prendre en compte l’équilibre entre les trois piliers – écologique, économique et social - du développement durable. Les ODD se distinguent aussi des OMD par leur caractère universel : tandis que les OMD ont été conçus pour les pays en voie de développement, les ODD seront applicables universellement. Ils devront couvrir dix domaines différents : la sécurité alimentaire, l’accès à l’énergie pour tout le monde, les océans, les forêts et les villes durables, la gestion intégrale de l’eau, l’accès à l’emploi et le travail décent ainsi que le mode de production et de consommation durable.